5 premiers appels – Australie

L’Australie n’est pas dans votre mire? Pourtant, cette économie moderne et stable, dont les secteurs importants correspondent aux capacités canadiennes, possède l’un des cadres de réglementation les plus transparents au monde ainsi qu’une foule de débouchés de grande qualité.

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L’Australie importe l’équivalent de près de 1,8 milliard de dollars en marchandises canadiennes.

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L’Australie a conclu deux accords commerciaux auxquels participe le Canada, et fait partie des 12 pays membres du Partenariat transpacifique, qui est en cours de ratification au Canada et dans les autres pays concernés.

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Le Canada y a plus de 26,4 milliards de dollars en investissements directs à l’étranger.

Êtes-vous prêt à conquérir l’Australie? Suivez l’avis de ces cinq experts!

Survol
Mark Bolger
Mark Bolger
Représentant en chef, Asie, Exportation et développement Canada
mbolger@edc.ca
613-598-2508

« Les prix en Australie sont de 10 à 15 % plus élevés qu’au Canada, ce qui s’explique en partie par l’essor du marché des produits de base et le taux de change. »

Les Canadiens considèrent souvent l’Australie comme un marché qui ressemble beaucoup au Canada. Est-ce vraiment le cas?

Bien qu’il y ait effectivement beaucoup de ressemblances, certains ajustements s’imposent. En fait, l’Australie est sans doute plus près du Royaume-Uni que du Canada. Nos deux pays ont un sens des affaires très similaire et les Canadiens y sont plus que les bienvenus, mais certains points peuvent prendre les exportateurs au dépourvu.

Par exemple?

Les règlements australiens sont plus stricts. Il suffit de voir l’attention portée à la sécurité et l’étiquetage des produits, surtout en ce qui concerne les importations. Communiquer les règlements est aussi une priorité. Ainsi, au début d’une réunion d’affaires, un Australien commencera par vous expliquer les règles de sécurité à observer lors d’un exercice d’évacuation en cas d’incendie et vous indiquera les sorties de secours. Dans certaines sociétés, on vous donnera un aperçu des droits de propriété intellectuelle et de ce qu’il faut faire pour les respecter. Du point de vue d’une entreprise canadienne, voir les choses exposées de telle manière peut être un peu surprenant, mais cela fait partie intégrante des réunions.

Quels conseils donneriez-vous aux entreprises canadiennes intéressées par le marché australien?

Examinez attentivement votre marge de tarification. Les prix en Australie sont de 10 à 15 % plus élevés qu’au Canada, ce qui s’explique en partie par l’essor du marché des produits de base et le taux de change. Bien que les devises soient presque à parité, les coûts de livraison des marchandises ne sont pas négligeables. De plus, une entreprise canadienne désireuse de vendre en Australie devrait envisager de communiquer sur ses meilleures pratiques et ses normes en matière de sécurité des produits, ainsi que sur ses politiques. Il ne faut pas hésiter à souligner les certifications obtenues par vos produits ou votre entreprise.

Pénétration du marché
Arthur LaFerriere
Arthur Laferrière
Vice-consul et délégué commercial, Sydney
sydny-td@international.gc.ca
61 2 9364 3046

« Si vous faites partie du milieu des affaires canadien et contribuez à la croissance économique du Canada, si vous avez une vocation avérée pour l'internationalisation et un réel potentiel d'apporter une valeur ajoutée à l'industrie canadienne, vous pouvez bénéficier gratuitement des prestations du Service des délégués commerciaux. »

Quel modèle d’entrée sur le marché conseillez-vous habituellement aux entreprises canadiennes?

Nous conseillons aux sociétés canadiennes d’avoir une présence en Australie ou d’établir une relation avec un partenaire local afin d’améliorer leurs chances d’être invitées à participer à un appel d’offres. Compte-tenu de l’importance du décalage horaire entre le Canada et l’Australie, il est aussi important d’offrir une assistance sur le terrain et un service après-vente, notamment en cas d’urgence. Il est donc logique, pour une société, de rechercher un partenaire sur le marché local.

Quel serait le partenaire idéal?

Un bon partenaire aura une connaissance approfondie du secteur d’activité, un bon réseau de relations et, dans certains cas, aura la capacité d’entretenir le matériel des entreprises canadiennes. Le Service des délégués commerciaux peut collaborer avec la clientèle canadienne pour mieux comprendre ses exigences et lui proposer une sélection de partenaires locaux qualifiés pouvant répondre à ses besoins. Une fois un accord commercial signé, le Service des délégués commerciaux peut aider le partenaire local à atteindre ses objectifs de développement commercial, dans la mesure où son activité a des retombées économiques positives pour le Canada.

Le Service des délégués commerciaux offre-t-il d’autres ressources?

En Australie, le Service des délégués commerciaux tente d’organiser chaque année un certain nombre de missions commerciales et d’investissement, en collaboration avec divers partenaires tels qu’Exportation et Développement Canada et les gouvernements provinciaux. Nous collaborons avec les sociétés participantes pour mieux comprendre leurs objectifs (tels qu’améliorer leur compréhension du marché, élargir leurs contacts commerciaux, accroître leurs ventes) et sélectionner de possibles partenaires locaux dans le but d’organiser des réunions productives entre entreprises. Pour les sociétés venant d’arriver sur le marché, nous pouvons également organiser des séances d’orientation sur un secteur d’activité donné, avec des prestataires de services tels que des bureaux d’avocats, des cabinets comptables ou des agences de développement économique.

Ressources humaines
Jacques Reynaud
Jacques Reynaud
Directeur général, Polyglot Group
jacques@polyglotgroup.eu
4 931 195 975

« Les TI demeurent un marché tendu, tandis que les gestionnaires de niveau intermédiaire sont toujours en demande à l’échelle des marchés. La raison de ce phénomène est que le système australien produit de solides spécialistes, mais peu de généralistes. »

Comment décririez-vous le marché du travail australien?

L’Australie est un marché très fluide dans lequel de nombreux secteurs se livrent une chaude lutte pour attirer les meilleurs talents. Les TI demeurent un domaine où la main-d’œuvre disponible se fait rare, sans compter que la demande de cadres intermédiaires est toujours forte sur l’ensemble des marchés. Cette situation s’explique par le fait que le système australien tend à créer d’excellents spécialistes, mais peu de généralistes, ce qui complexifie la tâche des entreprises étrangères voulant engager un généraliste comme directeur national.

Est-il compliqué d’employer des travailleurs ici?

Si elle est enregistrée en tant qu’entreprise en Australie, une société a le droit d’employer des gens localement et d’obtenir un visa pour un expatrié. Cela ne lui coûtera que quelques milliers de dollars. Dans ce domaine, l’Australie facilite beaucoup les choses pour les employeurs, mais les entreprises doivent veiller à avoir le bon contrat de travail et observer les processus et procédures en vigueur.

Y a-t-il certaines zones ou régions qui sont plus attrayantes pour les sociétés canadiennes souhaitant faire venir des expatriés en Australie?

Les expatriés ont tendance à s’installer à Sydney et à Melbourne. Ce sont les deux principaux endroits où se trouvent les Canadiens et de nombreuses sociétés canadiennes établissent leur siège à Sydney. Les autres endroits qui attirent beaucoup de Canadiens sont Brisbane et Perth, en grande partie à cause de l’industrie minière. C’est dans ces quatre villes que la plupart des Canadiens implantent leurs entreprises et emploient des expatriés en Australie.

Questions juridiques
Jonathan Gill
Jonathan Gill
Avocat principal, Clayton Utz
jgill@claytonutz.com
612 9353 5434

« La mise sur pied d’une entreprise en Australie peut se faire en une journée. Il n’y a qu’une seule contrainte : l’un de vos administrateurs doit être résident de l’Australie (deux dans le cas d’une société ouverte). »

Comment décririez-vous le cadre juridique et le cadre de réglementation de l’Australie?

L’Australie s’appuie sur un cadre légal et règlementaire très solide et transparent, ce qui est particulièrement attrayant pour les sociétés étrangères désireuses de faire des affaires dans le pays.

Ce cadre réglementaire affecte-t-il la création d’entreprises?

Oui, en effet. En Australie, une fois que tous les consentements requis et autres documents ont été fournis, une société privée peut être constituée en personne morale en une journée. Un point important pour les investisseurs étrangers : une société australienne doit compter au moins un administrateur, habituellement un résident australien. Une société australienne publique doit compter au moins trois administrateurs, dont deux sont habituellement des résidents australiens, et au moins un secrétaire général résidant également en Australie. Cependant, il n’est pas nécessaire que les actionnaires d’une société australienne soient australiens.

Que faut-il savoir avant d’exporter des biens et services en Australie?

En matière de droit de la consommation, la législation australienne est très exigeante, notamment en ce qui concerne la fiabilité et l’étiquetage produits. L’Australie a également des lois de quarantaine exhaustives, particulièrement importantes pour les exportateurs canadiens de produits alimentaires.

Fiscalité et comptabilité
Martine Joly
Martine Joly
Comptable agréée, conseillère en fiscalité et directrice générale, Bilateral Solutions
martine@bilateralsolutions.com
61 2 9810 0665

« Le Canada a un régime provincial et fédéral. Ici, il n’y a que l’impôt fédéral, ce qui simplifie les choses. L’endroit où vous établissez votre entreprise n’a donc aucune conséquence à cet égard. »

Quelles sont les principales différences entre l’Australie et le Canada en matière de fiscalité des entreprises?

Le Canada a un régime provincial et fédéral. Ici, il n’y a que l’impôt fédéral, ce qui simplifie les choses. L’endroit où vous établissez votre entreprise n’a donc aucune conséquence à cet égard. Cependant, l’impôt sur les salaires varie selon l’État où vous vous trouvez. Vous devez payer de 4 à 5 % à partir d’un certain seuil de masse salariale. Ce seuil varie d’un État à l’autre.

Y a-t-il autre chose à savoir sur les dépenses liées à la paie?

Tout d’abord, il n’y a pas de prélèvement de cotisations sociales à effectuer. L’impôt sur le revenu est la seule retenue sur le salaire de vos employés. Par ailleurs, il y a une cotisation de 9,5 % au régime de retraite des employés, qui est obligatoire et entièrement assumée par l’employeur. Il s’agit toutefois de la seule cotisation requise de la part de l’employeur, sans oublier bien entendu l’impôt sur les salaires.

Quelle structure organisationnelle recommanderiez-vous pour une entreprise canadienne?

Il est conseillé de mettre sur pied une entreprise locale plutôt que d’ouvrir une succursale. Le fisc australien exige chaque année des succursales qu’elles soumettent un rapport vérifié prouvant l’existence de leur siège social, tandis qu’une entreprise locale n’a pas besoin d’effectuer de vérification interne tant que son chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 25 millions de dollars et que la valeur totale de ses actifs n’atteint pas 12,5 millions de dollars.