Toronto est sans aucun doute le moteur économique du Canada : 40 % des entreprises canadiennes ont établi leur siège social dans la région, qui compte six millions d’habitants et génère près d’un cinquième du PIB national. La région accueille également 76 000 sociétés qui exportent chaque année 70 milliards de dollars en biens et services.
Ces chiffres sont certes impressionnants, mais étant donné que l’immense majorité de ces exportations part vers le sud, à destination des États-Unis, la Région du grand Toronto (RGT), de même que l’Ontario dans son ensemble, feraient bien d’élargir leurs horizons et de diversifier leurs activités en se tournant notamment vers des marchés à forte croissance comme la Chine, estime Jan De Silva, la nouvelle présidente-directrice générale du Toronto Region Board of Trade (TRBOT), la Chambre de commerce régionale de Toronto.
Aujourd’hui, seuls 4 % des petites entreprises canadiennes exportent, et dans la RGT, le nombre est encore plus bas, souligne Jan De Silva : « Nous devons accroître les exportations, et bien que les États-Unis soient incontournables, nous devons néanmoins commencer à diversifier nos activités en nous tournant vers les marchés émergents en pleine croissance. »
« Je compare souvent la RGT à la Suisse, » poursuit Jan De Silva. « Les deux ont une étendue et une population comparables, mais la Suisse est un petit pays dont près de 70 % des PME exportent à l’heure actuelle. On pourrait être tenté d’avancer que la plupart de ces exportations sont destinées à la zone euro, mais en réalité, près 20 % d’entre elles partent vers les marchés émergents. »
« En somme, nous devons pousser plus de petites et moyennes entreprises sur la scène mondiale, » affirme Jan De Silva. « Il y a des débouchés énormes pour l’exportation. Il suffit de regarder la croissance de la Chine ces dernières décennies, » souligne-t-elle. « Et cette croissance va prendre encore plus d’ampleur dans les dix années à venir, notamment dans le domaine des infrastructures. »
Lorsqu’elle évoque la Chine, Jan De Silva sait de quoi elle parle. Avant de prendre les rênes du Toronto Board of Trade, elle dirigeait depuis 2011 l’Ivey Business School, à Hong Kong, et c’est de là qu’elle a mené l’expansion de cette école en Asie. Avant cela, elle s’était consacrée pendant dix ans à diriger les activités de la Financière Sun Life à Hong Kong et ensuite à Retail CHINA, elle possède donc un vaste réseau de relations à l’étranger qui sera certainement très utile à la Chambre de commerce pour promouvoir l’économie locale.
En Asie, les nouvelles habitudes de consommation correspondent à ce que les entreprises canadiennes ont à offrir
« Au cours des dix dernières années, de nombreux produits de consommation ont été exportés vers la Chine, notamment des articles de luxe et des franchises telles que KFC, » explique Jan De Silva. « Mais plus récemment, on a assisté à un virage vers la consommation de produits nationaux. Le marché chinois est aujourd’hui saturé de marques “fabriquées en Chine”. »
« Cependant, les possibilités qui s’offrent actuellement aux entreprises ontariennes concernent les classes moyennes, qui sont en pleine croissance en Asie et ont aujourd’hui des exigences liées à la “qualité de vie”, telles que des services d’éducation, des produits alimentaires de meilleure qualité, des soins de santé et un environnement propre. »
Or, la Chine et la plupart des pays de l’Asie du Sud-Est n’ont tout simplement pas les moyens de satisfaire toutes ces demandes avec leurs propres ressources, et par conséquent ces créneaux représentent un formidable potentiel pour les entreprises canadiennes qui possèdent l’expertise nécessaire, notamment dans la RGT.
Trade Accelerator Program GTA : le programme d’accélération du commerce de la RGT
C’est pour cette raison que le TRBOT a réfléchi aux moyens d’encourager plus d’entreprises régionales à se lancer au niveau mondial; et pour commencer, une initiative de promotion des exportations et des investissements, intitulée Trade Accelerator Program (TAP GTA), basée sur la collaboration et s’étendant sur plusieurs années, sera proposée aux entreprises de toutes tailles dans la région de Toronto.
L’objectif du programme TAP GTA, dont le lancement est prévu en mai, est très simple : aider les entreprises de la région, et en particulier les PME, à élaborer des stratégies d’exportation et à étendre leurs activités commerciales à certains des marchés les plus dynamiques au monde.
Fort de l’expertise riche et variée de ses sociétés membres, et avec le soutien de ses partenaires dans la promotion du commerce et des investissements, le TRBOT fournira aux entreprises participantes une plateforme qui les aidera à mieux comprendre comment se préparer à l’exportation.
« En fin de compte, tout se résume à limiter les risques, » assure Jan De Silva. « Ce que nous tentons de faire, c’est de préparer un plus grand nombre de PME régionales à l’exportation en leur apportant les ressources, les outils et les connaissances nécessaires pour prendre un bon départ et profiter des débouchés commerciaux sur le marché mondial. »
Le 12 mai, à l’occasion du lancement du Trade Accelerator Program, les représentants des entreprises, de l’administration et des fournisseurs de services commerciaux de la région de Toronto se réuniront lors d’un évènement qui durera toute la journée. Pour de plus amples informations, veuillez communiquer avec Adam Straker, 416-862-4547.