Photo : China Everbright International

Faire briller l’écocommerce

Tout récemment, on apprenait par les médias locaux que le cabinet du gouvernement chinois avait pris des mesures anti-pollution, comme réduire d’au moins 30 % par unité du PIB les émissions produites par les industries clés, d’ici la fin de 2017.
Dans la foulée, Everbright International, cotée à la Bourse de Hong Kong, accueille de nouveaux partenaires pour compléter ses propres forces environnementales.

Les capacités en environnement de la société d’État, qui emploie plus de 1 700 personnes, s’étendent des investissements aux services de génie civil et de gestion des opérations en passant par la R-D en technologie et la fabrication de matériel, principalement pour les initiatives visant les énergies propres et de substitution, et l’eau propre.

Elle supervise plus de 70 projets dans 20 villes, dont des projets d’énergies propres comme la production d’énergie à partir de déchets, la transformation du méthane en énergie, la production d’électricité par la biomasse et l’énergie solaire photovoltaïque.

Elle facilite aussi le traitement et l’évacuation des déchets dangereux, le traitement des eaux usées et des eaux de surface, ainsi que la conception et la construction de parcs industriels protégeant l’environnement.

« Les ressources étant limitées en Chine, nous cherchons non seulement à contrôler la pollution, mais aussi à maximiser les ressources disponibles pour les utiliser de manière plus efficiente », explique Chen Tao, directeur général adjoint chez Everbright International, et chef de projets et ingénieur expérimenté, qui travaille à la société depuis huit ans.

Selon Denis L’Heureux, représentant en chef pour la Chine élargie à EDC, le pays est le plus vaste écomarché mondial.

« L’an dernier, la Chine a pour la première fois dépensé plus que les États-Unis en écotechs, dit-il. Elle est au premier rang mondial des investisseurs en technologies propres et en énergies de substitution. Elle peut payer, et les débouchés sont énormes. »

Au siège social d’Everbright International en Chine continentale, à Shenzhen la moderne, au haut d’un immeuble flambant neuf surplombant une rue bordée d’arbres, M. Chen explique que l’objectif ultime de la société est de fournir aux municipalités des solutions environnementales faisant appel à toutes ses capacités – du traitement des déchets à la réduction des émissions.

Que veut l’acheteur?

Pour choisir ses fournisseurs, la société commence par rechercher des entreprises qui partagent ses valeurs en matière de protection environnementale et de responsabilité sociale des entreprises, selon M. Chen.

Il ajoute qu’en outre « elles doivent posséder les capacités technologiques, et pouvoir en assurer le soutien », dans l’idéal en étant présentes localement.

« Jusqu’à récemment, Everbright International collaborait peu avec les compagnies canadiennes », note Peter Xu, directeur principal régional pour la Chine élargie à EDC.

EDC s’efforce de sensibiliser la société chinoise aux réussites canadiennes en écotechnologies depuis un an environ. C’est alors qu’elle s’est jointe à d’autres prêteurs internationaux – dont la Banque asiatique de développement et la Société financière internationale (du Groupe de la Banque mondiale) – qui ont contribué à appuyer les projets d’Everbright International cotés en bourse.

EDC a récemment accordé à Everbright International un mécanisme de financement de dix millions de dollars qui prévoit notamment qu’elle doit « chercher à s’approvisionner auprès de compagnies canadiennes, dans la mesure où elles sont concurrentielles », précise M. Xu.

« Nous sommes en pourparlers avec plusieurs entreprises canadiennes qu’EDC nous a présentées, ajoute M. Chen. C’est un bon moyen pour nous de mieux comprendre la technologie et la capacité canadiennes. »

Même si en juin 2013 aucune compagnie canadienne n’avait encore participé à un projet d’Everbright International, « certaines technologies, sans avoir d’application immédiate, peuvent servir de références pour des projets futurs », indique M. Chen.

Tout en remarquant que le Canada est reconnu pour l’innovation, surtout dans des domaines comme le traitement des eaux usées par la technologie des plasmas, M. Chen croit que les fournisseurs canadiens ont des difficultés à concurrencer les firmes européennes, plus habituées à offrir des solutions complètes pour répondre à des enjeux environnementaux à grande échelle.

Amplifier les possibilités

À EDC, M. L’Heureux en convient aussi : « Les entreprises canadiennes offrent de formidables technologies et solutions, mais ces entreprises sont souvent petites et n’ont pas l’envergure nécessaire pour remplir les grosses commandes chinoises. »

Il ajoute toutefois qu’Everbright International pourrait créer un partenariat stratégique avec des compagnies canadiennes « et les aider vraiment à se développer ».

Pour répondre aux besoins chinois comme le traitement des déchets solides et liquides, M. Chen préfère les technologies « localisées » (créées sur mesure), ce qui ouvre la porte à des débouchés.

« Ce qui fonctionne bien au Canada – technologie ou équipement – peut ne pas être aussi performant en Chine, dit-il. Ainsi, comme les déchets ne sont pas les mêmes qu’en Amérique du Nord, il est possible que les technologies de traitement des déchets diffèrent de celles du Canada. »

Exemple : dans le cadre de son mandat d’offrir des solutions complètes, Everbright International recherche des technologies qui traitent non seulement de nombreux déchets – de cuisine, d’eaux d’égout et de liquides – mais qui pourraient aussi recycler les boues résiduelles ou les convertir en carburant propre.

Cela peut paraître exigeant, mais M. Chen suggère que « si une compagnie canadienne voulait, avant le lancement d’un projet, travailler avec nous aux recherches, à l’évaluation et à l’analyse, nous pourrions alors arriver ensemble à la solution technologique ».

En développant en tandem de telles solutions sur mesure – abordables –, les firmes canadiennes pourraient y gagner, selon M. Chen.

Bien sûr, les projets de R-D menés en commun – même entre compagnies canadiennes au Canada – soulèvent des questions délicates. Reconnaissant que protéger la propriété intellectuelle (PI) préoccupe énormément les entreprises canadiennes pénétrant le marché chinois, M. Xu souligne toutefois que les questions de PI s’améliorent.

« L’absence de risque n’est jamais totalement garantie, souligne-t-il, mais Everbright International est une société parfaitement crédible, cotée au tableau principal de la Bourse de Hong Kong, et la coopération se fait en toute sécurité. »

Et de conclure : « La Chine a besoin des ressources et des technologies en protection environnementale que possède le Canada. Cette complémentarité peut créer des occasions de coopération entre les entreprises des deux pays ».

Si vous désirez participer à de futurs événements et séances de jumelage organisés par EDC avec Everbright International, veuillez communiquer avec Lynn Côté (lcote@edc.ca).

Technologies recherchées par everbright international

  • Combustion des déchets organiques à l’oxygène
  • Méthodes propres de transformation des boues (résidus de déchets solides) en énergie
  • Recyclage des boues, par exemple en les transformant en engrais
  • Traitement écoénergétique des eaux usées
  • Traitement de la biomasse énergétique
  • Remédiation des sols
  • Purification des émissions
Catégories Asie-Pacifique, Ecotechnologies, Mines et énergies, Technologies et télécommunications

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