Le Pérou : un pays en essor, au-delà de ses attraits touristiques

Le Pérou : un pays en essor, au-delà de ses attraits touristiques

Au 15e siècle, les Incas on bâti l’incroyable site de Macchu Picchu, à 7 000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Six siècles plus tard, le célèbre site attire plus d’un million de visiteurs par an. Destination touristique la plus populaire en Amérique du Sud, Macchu Picchu a vraiment fait connaître le Pérou.

Mais la réputation du pays est en train de changer : hausse du PIB, stabilité croissante du gouvernement et richesse en ressources naturelles sont tous des facteurs qui permettent aux compagnies étrangères de considérer le Pérou comme un endroit où faire des affaires.

Reconnaissant le potentiel de croissance et les occasions d’affaires pour les entreprises canadiennes dans ce pays, Exportation et développement Canada (EDC) a récemment nommé Rafael Castillo au poste de représentant en chef à Lima.

« Le Pérou présente de nombreuses occasions d’affaires inexploitées, et nous pensons que les capacités canadiennes correspondent très bien à ses besoins de développement, dit M. Castillo. Mon travail consistera donc en grande partie à faire connaître ces débouchés aux fournisseurs canadiens. »

Chaque année, la Banque mondiale publie Doing business, un rapport qui présente le classement des économies. Cette année, le Pérou est au 35e rang (le Canada, au 16e), ce qui représente un bond de 9 rangs depuis 2013. Il arrive en outre au 2e rang des pays d’Amérique latine, juste derrière la Colombie.

« Sur le continent, la région des pays andins a vraiment le vent dans les voiles. Elle continue de jouir d’une solide croissance, de la stabilité sur les plans macroéconomique et politique, et de l’essor des classes moyennes, ce qui lui a valu un flux accru d’investissement direct étranger », explique Ian Tobman, économiste à EDC. « En fait, en 10 ans, l’investissement direct étranger au Pérou est passé de 2,5 à près de 9 milliards de dollars aujourd’hui. »

Occasions d’affaires pour les entreprises canadiennes

La richesse du pays en ressources naturelles rend son économie fortement dépendante de son secteur minier. Selon les estimations du gouvernement du Canada, entre 80 et 100 minières sont actuellement présentes au Pérou. Le Canada a donc créé une chaîne d’approvisionnement solide dans l’industrie minière péruvienne, et beaucoup de compagnies ont connu une forte croissance depuis leur arrivée.

Mais aujourd’hui, ce sont les entreprises des secteurs de l’infrastructure, des technologies et des énergies renouvelables qui remarquent le Pérou.

En ce moment, l’écart infrastructurel au Pérou est estimé entre 70 et 80 milliards de dollars. La mise en place d’un nouveau modèle d’affaires (Partenariat public-privé ou PPP) ouvre les portes aux compagnies étrangères de l’industrie. Parmi les grands projets d’infrastructure, notons un nouveau système de métro à Lima et la construction du nouvel aéroport international Chinchero-Cusco. Autres débouchés importants en infrastructure : des routes, des lignes de transmission et des travaux d’expansion dans les hôpitaux et les écoles.

« En ce moment, nous travaillons avec sept entreprises qui font toutes leur entrée au Pérou par le biais d’une mission conjointe avec l’Université d’Ottawa », signale Roberto Requejo, Missions commerciales et Marketing, Chambre de commerce Canada-Pérou. « Même si elles ne représentent qu’une fraction des compagnies canadiennes explorant le marché péruvien actuellement, l’étendue de leur offre est une indication de la variété des débouchés ici. »

Parmi les sept entreprises en question : une compagnie de technologie qui cherche à développer un réseau LTE (évolution à long terme) pour l’industrie minière (accès Internet à haute vitesse pour les téléphones mobiles et les terminaux de transmission de données); une compagnie de télécommunications qui explore les plateformes de commerce mobile; et une société de sécurité qui s’intéresse aux plateformes visant la sécurité publique. Beaucoup de compagnies veulent forger des relations avec des institutions financières et des compagnies de télécommunications péruviennes.

« Les entreprises se rendent de plus en plus compte qu’il existe des débouchés intéressants que les compagnies péruviennes ne peuvent pas combler, dit M. Requejo. Par exemple, pour le réseau LTE, nous n’avons que récemment acquis la technologie, qui existe en Amérique du Nord depuis des années. Nous sommes donc à la recherche d’entreprises dans des pays comme le Canada pour nous aider à développer la technologie. »

Défis à relever pour les compagnies étrangères

Au Pérou, les conflits sociaux sont répandus. Si vous travaillez dans le secteur des industries extractives, par exemple, vous serez vraisemblablement confronté à un moment ou un autre à une communauté locale qui n’accepte pas votre présence.

« Les compagnies sont de plus en plus sensibilisées à l’importance de la responsabilité sociale des entreprises, et prennent des mesures proactives pour comprendre les enjeux des communautés locales, dit M. Castillo. Le gouvernement péruvien comprend l’importance de l’investissement dans le secteur minier, et il aide les minières à travailler avec ces communautés au niveau local. »

Perspectives favorables

Depuis 2002, l’économie péruvienne a progressé à un rythme supérieur à 6 % jusqu’à l’an dernier, où est survenue une chute des cours des produits de base. Malgré cette baisse, le nombre de secteurs en croissance rapide, l’accord de libre-échange avec le Canada et la stabilité accrue du marché économique font du Pérou un pays auquel les compagnies canadiennes peuvent porter de plus en plus d’intérêt, et il est prêt à faire des affaires avec elles.

Catégories Amérique centrale et du Sud

Comments are closed.

Affichages connexes