Le tour du monde en 80 millisecondes : Clear Blue Technologies alimente le marché mondial de la surveillance intelligente autonome

Le tour du monde en 80 millisecondes : Clear Blue Technologies alimente le marché mondial de la surveillance intelligente autonome

Avant l’arrivée de Clear Blue Technologies et de ses dispositifs de contrôle intelligents autonomes, les appareils alimentés à l’énergie solaire ou éolienne, comme les lampadaires, étaient difficiles à gérer, les données étaient peu fiables et les interruptions de service étaient habituellement signalées par les consommateurs.

La chute du coût des panneaux solaires a rendu les systèmes d’énergie solaire beaucoup plus abordables, et ceux-ci peuvent maintenant être surveillés sans interruption grâce à un réseau de machines, l’Internet des objets.

Ce marché changeant profite à l’entreprise de Toronto Clear Blue, dont la technologie infonuagique autonome permet de surveiller et de contrôler les systèmes par Internet, ce qui fait gagner temps et argent.

« On voit partout des dispositifs de contrôle non intelligents rattachés à des systèmes autonomes. Nous proposons le premier système intelligent autonome », dit Miriam Tuerk, chef de la direction et un des trois cofondateurs de l’entreprise dirigée notamment par son mari, John Tuerk (chef de l’énergie), et leur ami Mark Windrim (chef de la technologie).

Leur idée était brillante. Depuis que l’entreprise a mis en marché ses produits, en 2014, son chiffre d’affaires augmente de 350 % annuellement, et cette croissance ne semble pas s’essouffler, indique Mme Tuerk.

Fondée en 2011, Clear Blue a consacré deux ans à faire de la recherche et développement et à tester ses produits avec quelques clients locaux. L’entreprise est officiellement entrée sur le marché nord-américain au début de 2014 et a rapidement reçu des commandes de l’international, notamment d’Australie. Elle accorde plus d’importance aux ventes à l’étranger depuis 2015, dit Mme Tuerk.

Clear Blue compte maintenant plus de 100 clients dans 7 provinces canadiennes, 18 États américains et 19 pays du Moyen-Orient, d’Europe – notamment le Royaume-Uni et la Russie –, d’Australasie et d’Afrique. Ses produits sont installés sur des lampadaires, des systèmes de sécurité, des groupes d’alimentation de secours et d’autres appareils autonomes fonctionnant à l’énergie solaire ou éolienne.

Le système a deux composantes : un dispositif de contrôle autonome gros comme une boîte de mouchoirs et une plateforme de gestion infonuagique. Le contrôle des systèmes partout dans le monde se fait à partir de centres des données à Dallas, au New Jersey et en Allemagne.

Mme Tuerk explique que, si la réduction de l’empreinte environnementale motive les clients, ils veulent aussi économiser. Et utiliser ce système est maintenant plus économique que le réseau, parce que le coût des panneaux solaires a considérablement diminué ces dernières années.

« Sur les marchés développés, nous voyons des gens tester des produits pilotes, puis adopter un système autonome pour leur infrastructure de base », indique-t-elle.

Et ce n’est pas seulement pour des allées piétonnes, mais aussi des lotissements et des rues. Dans les pays en développement, ce sont des quartiers entiers qui sont éclairés ainsi.

Clear Blue a vu ses ventes exploser, mais exporter a été un vrai défi, et il lui a fallu apprendre à la dure.

« L’expédition, la logistique, les douanes – ça n’a pas été facile à démêler », reconnaît Mme Tuerk.

En plus d’une maîtrise de la chaîne d’approvisionnement, une présence sur place, par exemple au Zimbabwe ou aux Émirats arabes unis, est essentielle pour comprendre les exigences propres à la région.

Mme Tuerk pense qu’une amélioration de la structure des exportations du Canada pourrait aider les petites entreprises à percer des marchés étrangers avides.

« Nous avons encore beaucoup à faire ici pour pouvoir bien fonctionner, dit-elle. L’exportation, le financement, la logistique – nous devons mieux les maîtriser. Je pense que nous sommes sur la bonne voie, mais il faut aller plus vite. »

Cinq questions pour Miriam Tuerk, chef de la direction de Clear Blue Technologies

Quelle a été votre première vente à l’exportation?

En mai 2011, nous étions installés dans le stationnement d’une usine de Mercedes-Benz en Alabama. En 2013, nous avons eu notre premier client outre-mer, une entreprise d’énergie verte de Melbourne. Nous lui avons fabriqué deux systèmes intelligents autonomes.

 

Comment cette première possibilité d’exportation s’est-elle présentée?

L’entreprise nous a trouvés sur Internet et nous a envoyé un courriel. Nous avons répondu que nous n’étions pas vraiment prêts, que nous travaillions encore sur un prototype. Mais on nous a dit que ça n’avait pas d’importance, que le plus tôt serait le mieux.

 

Que connaissez-vous aujourd’hui de l’exportation que vous auriez aimé savoir à vos débuts?

Comment exporter. Comment expédier un produit à l’étranger. Par exemple, pour notre première livraison en Allemagne, le client m’a expliqué quoi faire par courriel : l’expédition, la logistique, le paiement. Je pensais connaître le processus parce que j’avais déjà exporté aux États-Unis, mais j’avais oublié que les affaires entre le Canada et les États-Unis étaient grandement simplifiées par l’Accord de libre-échange nord-américain.

 

Comment le commerce a-t-il évolué depuis que vous vous êtes lancée en affaires?

Nous ne faisons pas affaire depuis assez longtemps pour avoir vu de véritables changements. Je trouve encore les frais et les droits de douane prohibitifs. Les gens ne s’imaginent pas tous les problèmes qu’un traité de libre-échange peut régler. Cela dit, la frontière entre le Canada et les États-Unis n’est pas toujours commode.

 

Quelle est la chose la plus importante que doivent savoir les nouvelles PME au sujet du commerce d’exportation?

Il y a deux choses : la logistique et les finances. La logistique permet de réaliser chaque étape du processus. Quels sont les coûts? Où peut-on trouver de bons services? Côté finance, on se demande comment faire pour recevoir le paiement d’un client étranger, comment obtenir des résultats. Ce sont encore des obstacles pour nous. Notre système financier n’est pas assez mature pour le marché.

Catégories Ecotechnologies

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