Bâtissons le réseau, et les PME viendront

Bâtissons le réseau, et les PME viendront

Le Réseau canadien d’entreprises : un tremplin vers l’Europe pour les PME

La grande récession a enseigné une grande leçon aux PME canadiennes : mettre tous ses œufs dans le même panier est un plan voué à l’échec. Selon Jayson Myers, chef de la direction de Manufacturiers et Exportateurs du Canada (MEC), ce panier, du moins pour les exportateurs canadiens, c’est l’État américain.

Jayson Myers, chef de la direction de Manufacturiers et Exportateurs du Canada

Jayson Myers, chef de la direction de Manufacturiers et Exportateurs du Canada

« En 2008, la part de marché des entreprises canadiennes aux États-Unis a fondu de 30 % en 90 jours, précise M. Myers. Ç’a été dur à avaler. Mais aujourd’hui il y a une volonté inégalée de conquérir les marchés étrangers, d’oser aller là où de nombreuses petites entreprises ne sont jamais allées. »

Quel est l’obstacle numéro un à l’augmentation des ventes à l’étranger des PME canadiennes? D’après une étude du Conference Board du Canada parue en 2008, et aussi l’enquête sur les problèmes de gestion menée par MEC en 2014, c’est la difficulté à repérer les débouchés intéressants.

Les petites entreprises canadiennes ont besoin de renseignements – clairs et simples – sur les débouchés qu’offrent différents marchés dans leur secteur. Elles doivent aussi savoir comment saisir les occasions d’approvisionnement. Beaucoup d’entre elles ne savent pas par où commencer.

« Si les entreprises canadiennes envisagent avec optimisme leur expansion internationale au cours des trois prochaines années, elles doivent d’abord apprendre à y trouver des partenaires et des clients. Toujours est-il qu’elles sont prêtes, déterminées et aptes à devenir plus concurrentielles à l’échelle mondiale, seulement elles ne savent pas trop comment y arriver, ajoute M. Myers. »

D’ailleurs, des recherches ont montré que l’exportation augmente la productivité et la viabilité d’une entreprise. Et même plus : comparativement aux entreprises non exportatrices, elles ont deux fois plus d’employés, investissent six fois plus dans la recherche et le développement, et ont des recettes plus de deux fois supérieures.

« Mettez-vous à la place des PME », dit Mike Neals, vice-président, Stratégies en matière de PME, à EDC. « Pour elles, surtout pour les plus petites, le marché canadien n’est probablement pas de tout repos en ce moment. C’est facile de leur dire d’exporter en Europe ou sur les marchés émergents, mais la plupart d’entre elles ne savent simplement pas comment s’y prendre. Ça peut être très intimidant. »

« Ce que les petites entreprises canadiennes ignorent pourrait hypothéquer leur capacité concurrentielle à long terme, poursuit M. Neals. Le ralentissement aux États-Unis, comme l’investissement supplémentaire en argent et en temps qu’exigent les activités à l’étranger, fait que beaucoup d’entre elles ratent des occasions d’expansion. Pourquoi? C’est simple : elles ne savent pas qu’elles existent, ou comment en tirer parti. »

« C’est un peu cliché comme affirmation, mais les PME sont réellement le cœur de l’économie canadienne. Nous devons appuyer leur croissance internationale », conclut-il.

Un point d’accès unique pour les PME voulant vendre leurs biens et services

Dans cette optique, MEC et EDC ont créé le Réseau canadien d’entreprises (RCE), un site qui permet aux entreprises canadiennes inscrites de consulter diverses bases de données, dont celle du réseau Enterprise Europe Network (EEN), pour trouver de nouveaux partenaires étrangers en matière de commerce, de technologie et de recherche.

La plateforme du REC, qui met en contact entreprises, chercheurs et fournisseurs étrangers qualifiés, stimule le commerce en facilitant l’accès aux ressources des secteurs public et privé. Elle propose un processus commercial complet, grâce auquel les entreprises canadiennes peuvent cerner de nouveaux débouchés et apprendre le b. a.-ba du commerce sur certains marchés étrangers.

« Nous voulons que le REC soit un outil utile aux PME qui partent à la conquête des marchés mondiaux, affirme M. Myers. Si l’Accord économique et commercial global est le Wayne Gretzky du commerce, le REC est le bâton qui lui permet de marquer des buts. »

Le REC, c’est donc un point d’accès unique pour les PME voulant vendre leurs biens et services. En principe, elles peuvent trouver un nouveau partenaire en un clic. Par contre, ce n’est pas aussi simple qu’un site de rencontre. Il y a tout un travail en amont : les partenaires locaux (MEC au Canada) font beaucoup de recherche pour s’assurer de la compatibilité des partenaires éventuels avant leur rencontre.

Son objectif est clair : aider les entreprises canadiennes à dénicher de nouveaux débouchés et à croître, au Canada comme à l’étranger.

« Je parle avec des PME tous les jours, ajoute M. Myers. Elles veulent mon aide pour se lancer à la conquête des marchés mondiaux, pour y réussir. Elles se tournent vers MEC pour trouver des débouchés et des partenaires à l’étranger, et veulent qu’on leur montre la voie pour y arriver. Parfois, l’expertise nous manque. C’est pourquoi nous collaborons avec EDC, qui a tout ce qu’il faut. »

« EDC s’est associée avec MEC pour créer le site en raison de la valeur qu’il pouvait apporter à notre clientèle de petites entreprises, continue M. Neals. Nous espérons qu’un nombre grandissant de PME s’y inscriront et connaîtront une croissance, en Europe pour commencer, puis sur les marchés émergents. » Actuellement, les PME représentent presque 80 % des 7 100 clients d’EDC.

« Notre message aux PME, c’est inscrivez-vous, poursuit M. Neals. Dites-nous d’abord ce que vous faites et les marchés qui vous intéressent. Nous pourrons ensuite vous aider directement. On ne perd rien à s’inscrire. Entrez vos renseignements, puis vous recevrez les alertes courriel qui vous conviennent. »

« Nous voulons que le REC soit un outil utile aux PME qui partent à la conquête des marchés mondiaux, affirme M. Myers. Si l’Accord économique et commercial global est le Wayne Gretzky du commerce, le REC est le bâton qui lui permet de marquer des buts. »

« En fait, nous ne voulons pas seulement que les entreprises canadiennes marquent des buts; nous voulons aussi qu’elles triomphent sur la scène mondiale. »

MEC, l’association industrielle et commerciale la plus importante au Canada, représente des entreprises manufacturières et exportatrices canadiennes depuis plus de 140 ans. Ensemble, ses membres sont responsables d’environ 82 % de la production manufacturière et 90 % des exportations de produits et services du Canada.

Catégories Europe, Fabrication

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