Bois d’œuvre canadien en Asie – Tolko participe sur place à la création de nouveaux marchés à l’exportation

Bois d’œuvre canadien en Asie – Tolko participe sur place à la création de nouveaux marchés à l’exportation

Cette entrevue fait partie de la série sur le secteur du bois d’œuvre.

Pour en savoir plus sur les débouchés à l’exportation pour les entreprises du secteur, lisez L’innovation, plus que l’effervescence du marché de l’habitation américain est la planche de salut à long terme de l’industrie canadienne du bois d’œuvre

Nombre de gens peuvent citer leur grand-père, mais bien peu utilisent sa sagesse pour gérer l’entreprise qu’il a établie plus d’un demi-siècle auparavant.

Brad Thorlakson a cette chance.

Il incarne la troisième génération à la tête de Tolko Industries Ltd., entreprise fondée en 1956 par son grand-père, Harold Thorlakson, à Vernon, en Colombie‑Britannique. Forte de 3 500 employés répartis entre sa province d’origine, l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba, elle compte parmi les plus grandes exportatrices canadiennes de bois d’œuvre et de dérivés du papier.

Si les États‑Unis ont toujours été un important marché, l’entreprise s’est très tôt lancée à l’extérieur de l’Amérique du Nord. Harold Thorlakson exportait son bois d’œuvre au Japon dès le début des années 1970. Ses fils Al et John ont ensuite continué de développer leurs activités sur ce marché et commencé à pénétrer la Chine, tout en vendant du papier kraft au Mexique, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient.

L’exportation était déjà un atout majeur de Tolko, mais en 2008, lorsque la bulle immobilière américaine a éclaté, les marchés internationaux ont pris une importance nouvelle.

« Avant 2008, seulement 10 à 15 % de nos exportations quittaient l’Amérique du Nord; maintenant, c’est environ 30 %, affirme M. Thorlakson. Cet avantage a été essentiel pour nous. »

Tolko est une des entreprises qui a travaillé avec EDC et les gouvernements provinciaux et fédéral à accroître les débouchés en Asie – particulièrement en Chine –, au moment où le ralentissement américain se faisait sentir. Les nouveaux clients asiatiques ont aidé les entreprises de la Colombie‑Britannique à perdurer, mais aussi d’autres sociétés canadiennes du secteur du bois d’œuvre.

« Chaque fois que nous exportons outre-mer, le marché nord-américain des producteurs de l’Est du Canada s’élargit, souligne M. Thorlakson. Le travail d’EDC et des gouvernements pour développer ces marchés internationaux a aidé toute l’industrie canadienne, lui permettant de se stabiliser plus rapidement qu’elle ne l’aurait fait autrement. »

Tolko exporte aujourd’hui dans 30 pays. Derrière le Canada et les États‑Unis, la Chine est son troisième consommateur de bois d’œuvre en importance et le Japon, son quatrième.

Même si la construction de logements a repris aux États‑Unis, l’entreprise se concentrera encore sur l’exportation, surtout en Asie. Avec des représentants sur place en Chine et au Japon, elle veut continuer à renforcer ses relations sur ces deux marchés.

Alors que les affaires sont stables au Japon, M. Thorlakson croit que la Chine recèle un fort potentiel de croissance malgré son ralentissement économique actuel.

« La nouvelle Chine reste la Chine », dit-il, reflétant la position d’autres dirigeants du secteur sur cette « nouvelle Chine » qui en intrigue plusieurs. « Une croissance de 6 % dans un pays de 1,4 milliard d’habitants signifie tout de même une demande importante. Selon nous, cela promet de continuer longtemps. »

Comme d’autres entreprises canadiennes approvisionnant le secteur chinois de la construction, Tolko a jusqu’ici surtout exporté du bois d’œuvre de qualité inférieure servant au coffrage à béton. Toutefois, elle constate un intérêt accru pour le bois d’œuvre de qualité supérieure utilisé pour la finition intérieure et la fabrication de meubles. Et qualité supérieure rime souvent avec marge bénéficiaire plus élevée.

Parallèlement, Tolko participe aux efforts de l’industrie et du gouvernement pour convaincre davantage de constructeurs chinois d’utiliser des ossatures de bois. Le mouvement mise sur l’amélioration des codes du bâtiment en collaboration avec des représentants chinois et l’information des constructeurs sur les méthodes de travail du bois.

Le caractère renouvelable du bois donne plus de poids à ce discours; les constructions en bois affichent un bilan carbone plus faible que celles en béton et en acier. « Si on compare deux petits immeubles bien conçus avec l’un ou l’autre de ces matériaux, nous voyons que le bois est concurrentiel », affirme M. Thorlakson.

L’entrepreneur espère que davantage de clients adopteront ce point de vue; ainsi, Tolko pourra augmenter ses exportations et continuer sa croissance malgré les fluctuations de la conjoncture commerciale partout dans le monde.

Comme le disait son grand-père : « Il vaut mieux avoir plus de clients que de capacité, car c’est grâce à eux que nous pouvons garantir du travail à nos employés ».

Obtenez d’autres conseils sur l’exportation de Brad Thorlakson ici.

Catégories Foresterie

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