Ce n’est pas ce que vous pensez. D’habitude, on vante le profil d’exportation réactif, polyvalent et diversifié de la Colombie-Britannique, et sa capacité particulière à attirer des économies en forte croissance de la région du littoral du Pacifique. Ces caractéristiques sont toujours présentes, mais des changements récents au tableau de la croissance mondiale ont eu un effet marqué sur le profil de la croissance à l’export de la province. La Colombie-Britannique impose-t-elle encore le rythme en matière de diversification? Pourrait-on dire que la côte Ouest nous montre la voie?
Avant tout chose, rappelons que la province reste un chef de file de la croissance à l’export. Durant la période post-récessionniste, elle est demeurée en tête du classement provincial, ravissant les grands honneurs à l’Ontario et à l’Île-du-Prince-Édouard. La Colombie-Britannique s’est maintenue dans le « top 3 » du classement, et ce, même dans la foulée du récent plongeon des cours des produits de base, ce qui illustre sa remarquable résilience. En 2016, elle a été la province affichant la croissance la plus dynamique (soit de 9 %) pour les exportations de marchandises.
Voilà un portrait qui correspond bien aux attentes pour cette province. À ce stade-ci, la plupart des analystes attribueraient cette croissance à l’effet du commerce avec la Chine. C’était vrai auparavant, mais pas cette fois. En fait, les exportations de la province vers la Chine sont stationnaires. La croissance éclatante de la province entre 2000 et 2013 a fait passer la part de ses activités commerciales avec la Chine d’à peine 2 % à 20 % de l’ensemble de ses exportations, et de 27 % à 33 % de ses échanges commerciaux avec les marchés émergents. Depuis, ses exportations de marchandises à direction du marché chinois ont légèrement fléchi si bien qu’elles totalisent 6 milliards de dollars pour les deux dernières années.
Dans le même temps, la croissance à l’export vers d’autres marchés émergents s’est accélérée. Il est vrai que cette performance a été soumise à des turbulences lors de la période immédiatement après la récession, mais elle a suivi dès 2013 une trajectoire de solide croissance qui se poursuit à ce jour. L’Inde comme destination des exportations de la province est un cas particulièrement intéressant. Depuis 2009, elle a inscrit en moyenne un taux annuel de croissance composé s’élevant à 40 %, qui s’explique non pas par une ou deux années de volatilité, mais plutôt par une performance annuelle soutenue et éblouissante. Un autre marché se démarque : l’Indonésie. Les exportations de la Colombie-Britannique à destination de ce marché ont été chancelantes après la récession, mais elles ont redécollé et enregistré une croissance annuelle de 31 % depuis 2013. De toute évidence, la province profite du riche potentiel de ces « prochains » marchés émergents.
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La Colombie-Britannique dépend moins que les autres provinces de ses activités commerciales sur le marché américain, mais les États-Unis restent son principal marché. Pas étonnant, donc, que la véritable cause de ces récents succès soit attribuable à ses exportations aux États-Unis. En effet, la relance de l’activité chez nos voisins du Sud a été bénéfique pour la province, dont la croissance avoisine chaque année les 11 % depuis 2012. Manifestement, la reprise partielle du marché du logement américain a eu des retombées, tout comme une foule d’autres expéditions clés de marchandises. Les exportations de la province vers des pays européens ont présenté un résultat mitigé et inférieur à d’autres régions, sans doute en raison de la terne performance des économies du continent européen. Malgré tout, la reprise naissante est bien plus qu’une source d’espoir.
Comment s’orientera la croissance? La Colombie-Britannique récoltera les fruits de la diversification de ses activités commerciales durant l’horizon prévisionnel. Le commerce naissant avec l’Inde et l’Indonésie permettra à la province de profiter de ce qui promet, dans le cas de ces deux marchés, d’être un très long intervalle de croissance. La Chine fait aussi partie du lot. Une conjoncture plus favorable aux États-Unis et en Europe dynamisera les exportations chinoises, et une classe de consommateurs chinois mieux nantis sera une force mondiale dont il faudra tenir compte pendant longtemps. Cela vaut aussi, en général, pour les autres marchés émergents. Leur potentiel commun de croissance à long terme sera largement supérieur à celui du marché moyen de l’OCDE, ce qui semblerait indiquer qu’il y a un élément organique plus important sous-tendant la diversification continue de la Colombie-Britannique.
Parallèlement, les cours des produits de base devraient connaître une légère hausse pendant l’horizon prévisionnel, ce qui viendra renforcer le rebond observé en 2016. En grande partie du fait de notre point de vue sur la performance à moyen terme des marchés émergents, la tenue des produits de base s’améliorera, ce qui est de bon augure pour les expéditions de la Colombie-Britannique – peu importe la destination –, mais surtout celles en direction des marchés émergents à forte croissance.
Voilà des nouvelles réjouissantes, mais d’autres nouvelles sont aussi dignes d’intérêt. J’entamerai bientôt la Tournée pancanadienne Parlons exportations. J’espère que vous serez des nôtres lors de notre passage dans 13 villes canadiennes, et notamment à notre événement de marque à la conférence EXCELerate qui se tiendra à Vancouver, le 5 mai prochain.
Conclusion?
Les schémas de croissance des exportations de la Colombie-Britannique illustrent à merveille le dynamisme à l’échelle mondiale. Aux yeux de certains, la diversification est terminée. Je dirais plutôt qu’elle a cédé sa place à la relance de l’activité. À en juger par les chiffres, la diversification devrait reprendre du service.