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D & V Electronics : surmonter la récession et viser la croissance

La tempête économique qui a secoué le monde en 2008 s’est abattue tant sur les entreprises que sur les consommateurs. Partout sur la planète, de sombres prévisions financières ont obligé les gens à resserrer les cordons de la bourse et à bien s’attacher en vue de l’atterrissage incertain qui s’annonçait.

Sur la liste des dépenses prioritaires, les voitures se trouvaient alors à la fin, et les principaux constructeurs automobiles, ainsi que leurs chaînes d’approvisionnement, ont été durement touchés par la chute de la demande.

À ce moment-là, D & V Electronics Ltd., de Woodbridge, Ontario, concevait et fabriquait des appareils d’essai pour cette industrie. Ses appareils sur mesure, dont la taille allait de testeurs de table à des géants de six mètres sur six pesant 15 tonnes, servaient à vérifier, entre autres systèmes, démarreurs, alternateurs, batteries et moteurs électriques. Avant 2008, l’entreprise vendait surtout aux États-Unis, où l’industrie automobile a été particulièrement frappée.

« Nous avions connu une croissance soutenue depuis 1997, construit plus de systèmes et recruté plus d’ingénieurs, mais à la fin des années 2000 les commandes se sont pratiquement taries », explique Voiko Loukanov, fondateur et chef de la direction de D & V. « La récession nous a placés dans une situation difficile, mais nous étions déterminés à garder notre personnel et à continuer de produire du matériel de test de qualité. »

Pour conserver son équipe d’ingénieurs spécialistes, les cerveaux de la société, M. Loukanov a lancé son équipe sur des projets de R-D, en misant sur la reprise de la demande après la récession. D & V a par ailleurs fait appel au programme [ontarien] de travail partagé pour garder autant d’ouvriers d’usine que possible en réduisant le nombre d’heures de travail par semaine. Même le salaire de M. Loukanov, d’origine bulgare, professeur et docteur en électronique, a diminué.

« Nous sommes une petite compagnie comparativement à nos homologues chinoises, par exemple. Nous investissons plus en R-D, et c’est l’innovation, pas la capacité, qui nous permet de les concurrencer, souligne M. Loukanov. Nous allons constamment de l’avant, cherchons de nouvelles solutions et, comme on dit – il est difficile de toucher une cible en mouvement. »

D & V après la récession : R-D et patience, les deux facteurs gagnants

Ces mesures ont permis à l’entreprise de passer à travers la crise, et en 2010, lorsque les commandes ont peu à peu repris, ses efforts en R-D l’ont placée en haut de la courbe. Depuis, D & V a étendu ses activités à l’international, en leur faisant suivre la tendance mondiale qui a vu la production automobile se déplacer vers des marchés non traditionnels, en dehors des États-Unis.

Ce genre d’expansion mondiale s’accompagne bien sûr de son lot de défis, comme les barrières linguistiques, les fuseaux horaires et les différences culturelles, sans oublier les risques inhérents à accepter des commandes de clients inconnus.

En outre, il a fallu répondre à la demande accrue lorsque de nouvelles commandes se sont matérialisées. Une entreprise relativement petite comme D & V, dont les appareils sur mesure exigent des années de développement, d’énormes volumes de matières premières et des milliers d’heures de travail, doit disposer d’un fonds de roulement pour soutenir les projets, surtout lorsqu’il faut travailler sur de multiples projets en même temps. Et, lorsque les appareils sont prêts, elle doit être absolument sûre que ses clients honoreront leurs contrats.

Exportation et développement Canada (EDC) a pu aider D & V en lui fournissant des produits financiers comme l’assurance comptes clients et des solutions pour le fonds de roulement qui ont permis à M. Loukanov de dormir en paix lorsque de nouvelles commandes arrivaient de l’étranger, et ont aussi contribué à libérer des capitaux pour que la société puisse accepter de nouveaux projets.

« D & V est un excellent exemple de la façon dont une petite compagnie canadienne puisse réussir sur la scène internationale grâce à la spécialisation et à l’innovation », remarque Carl Burlock, premier vice-président, Financement et Investissement, à EDC. « Elle a certainement fait preuve de résilience en restant à flot pendant la crise financière. Le travail d’EDC est de l’aider en lui offrant outils et expertise pour assurer sa viabilité financière à plus long terme, et lui permettre de ne pas hésiter à accepter de nouveaux contrats. »

D & V teste l’avenir

Aujourd’hui, D & V est une véritable entreprise internationale. Les États-Unis restent un client important, mais elle estime qu’un tiers de ses ventes sont destinées à des clients nord-américains, un tiers à des clients asiatiques et un tiers à des clients européens.

Étant donné la portée des activités internationales de D & V, la rumeur veut qu’aujourd’hui M. Loukanov passe plus de temps dans les airs que sur terre. Pour répondre à toutes ses demandes à l’étranger, la compagnie a recruté des agents locaux. Après les avoir formés en tactiques de ventes et leur avoir enseigné les connaissances techniques de base, elle les dirige vers certains clients étrangers, ce qui l’aide à surmonter les barrières culturelles.

Quant à l’avenir, D & V cherche à se concentrer sur les tests de véhicules électriques, plus précisément les composantes clés comme les moteurs à propulsion électrique, les batteries et les freins électriques. La pollution générée par les automobiles est un enjeu mondial, et les gouvernements sont à l’affût de solutions pour diminuer les gaz à effet de serre. Une étape majeure vers le transport vert sera l’adoption à grande échelle de véhicules électriques fonctionnels. D & V teste cet état futur, en veillant à ce qu’il soit aussi sécuritaire et efficient que possible.

Catégories Fabrication

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