Alors que le Royaume-Uni (R.-U.) se prépare à quitter l’Union européenne (UE), la période de transition qui s’annonce va avoir des conséquences sur les activités des entreprises canadiennes faisant affaire sur place. Le ministre du Commerce international canadien, François-Philippe Champagne, a cependant déclaré qu’en prévision du Brexit, le Canada menait déjà des discussions informelles avec le pays, même si celui-ci n’est pas autorisé à engager des négociations commerciales bilatérales tant qu’il reste membre de l’UE.
directrice régionale principale des bureaux d’Exportation et développement Canada à Londres
Mais puisque rien de cela n’empêchera les exportateurs canadiens d’aller chercher des débouchés au R.-U., nous avons demandé à Olga Vovk, directrice régionale principale des bureaux d’Exportation et développement Canada à Londres, de nous livrer ses meilleurs conseils pour maîtriser les codes du monde des affaires britannique. Mme Vovk était d’ailleurs ravie : pour une fois qu’on ne lui parle pas du Brexit…
1. Passer maître dans l’art de la subtilité britannique : « Sur le plan de la communication, les messages sont parfois transmis avec plus de subtilité qu’au Canada, explique Mme Vovk. Il me semble que les Canadiens sont beaucoup plus directs dans leurs courriels et dans leurs échanges en personne. Cela peut être utile d’être conscient de ces différences subtiles. »
Selon Mme Vovk, si vous demandez par exemple à un Britannique comment s’est passée une réunion et qu’il répond qu’elle n’était « pas vraiment réussie », il veut probablement dire que c’était un désastre total. S’il répond plutôt qu’elle n’était « pas si mal », il considère probablement que c’était un succès.
« Les Britanniques sont friands de ce genre d’euphémismes et de sous-entendus. C’est bien de s’en souvenir lors de négociations. »
2. Connaître sa géographie : Quand vous désignez les différentes parties du R.-U., il est essentiel de ne pas les englober dans le mot-valise « Angleterre ». Si vous vous trouvez en Écosse, parlez de l’Écosse; faites de même au pays de Galles. Dire que quelqu’un est britannique est correct, mais il est préférable de le qualifier d’Écossais s’il vient d’Écosse, et de Gallois, s’il vient du pays de Galles. Dans tous les cas, n’appelez pas ces personnes des « Anglais ».
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3. Faire preuve de réserve : Les Britanniques posent des questions de manière indirecte. Par exemple, pour savoir où vous habitez, ils pourraient vous demander si vous venez de loin lors d’une réunion. À New York, la question du salaire est parfois abordée, mais ça n’arrive jamais au R.-U. Gardez cette information pour vous. Les Britanniques protègent généralement leur vie privée. Les discussions sur la météo, cependant, sont un passe-temps tout aussi répandu qu’au Canada. Un proverbe dit d’ailleurs que les principaux sujets de conversation britanniques sont le soleil, la pluie et les problèmes de train.
4. Soigner sa tenue : Le code vestimentaire est important, d’après Mme Vovk. « Au Canada, même sur Bay Street, on voit tout le temps des hommes en costume bleu avec des chaussures marron. À Londres, c’est une faute de goût impardonnable. Il en va de même pour les cravates flamboyantes. »
Les femmes ont bien sûr une plus grande marge de manœuvre. Elles portent très souvent des robes dans le monde des affaires. À noter également, au chapitre des vêtements, les différences d’appellation qui existent entre l’anglais britannique et canadien. Préférez le mot trousers pour désigner ce qu’on appelle pants au Canada, si vous ne voulez pas donner l’impression que vous parlez de sous-vêtements.
5. Être ponctuel : Les Britanniques sont généralement à l’heure, mais les habitants des grandes villes se montrent plus compréhensifs à l’égard des retards dus aux transports en commun. En cas de problème d’horaire, ils accueilleront plus facilement la nouvelle si vous les avertissez tôt.
6. Respecter la vie privée : « Vivre et laisser vivre est un principe communément admis, et il va de pair avec la préservation de l’espace personnel et de la vie privée », indique Mme Vovk.
7. Rester connecté : Le Wi-Fi est accessible aux endroits habituels : dans la plupart des institutions publiques et des cafés des grandes chaînes comme Starbucks. Le métro est progressivement relié à Internet, mais le service est encore inégal, selon Mme Vovk, qui mentionne en outre la possibilité de se connecter à un grand nombre de points d’accès sans fil grâce à des forfaits journaliers.
8. Adapter sa carte professionnelle : Assez souvent, au Canada, le numéro de téléphone est seulement précédé de l’indicatif régional sur les cartes professionnelles. Au R.-U., l’indicatif de pays est systématiquement inclus, car il est nécessaire pour les appels internationaux. Pour les numéros canadiens, ce préfixe est le +1.