Moxie Trades : de l’émission Dragon’s Den à un parcours d’exportation réussi

Moxie Trades : de l’émission Dragon’s Den à un parcours d’exportation réussi

Ce n’est pas tous les jours qu’on doit charmer un dragon.

Pour conquérir la bête et vendre un concept au groupe de millionaires qui animent la populaire émission Dragons’ Den de CBC, Marissa McTasney avait besoin d’une excellente idée, de détermination et de cœur au ventre. Toutefois, pas question d’accepter une offre peu alléchante.

C’est donc forte des conseils de Jim Treliving, de Boston Pizza, qu’elle a eu le courage incroyable de refuser l’offre sur la table et de partir les mains vides.

Mais ce n’était pas la fin de l’histoire. Après coup, un autre dragon lui a fait une offre plus intéressante. « Finalement, c’est avec W. Brett Wilson que j’ai conclu une entente », dit-elle tout sourire.

M. Wilson a vu du potentiel dans son audace. « J’étais curieux de voir ce dont elle était capable. »

Des bottes de travail roses

Mme McTasney magasinait de l’équipement de sécurité quand l’idée lui vint de concevoir une collection de vêtements de travail pour femmes.

« Comme Debbie Travis, je voulais peinturer des maisons – en portant des bottes roses, histoire de montrer mon côté coquette. Mais je n’ai trouvé ni bottes roses ni vêtements de travail pour femmes. »

Obligée d’acheter des bottes et de l’équipement pour hommes, elle a vu l’occasion sur le marché des vêtements de travail et a saisi la balle au bond. « Aux pieds d’une femme, les bottes pour hommes sont mal ajustées et moins sécuritaires », avance-t-elle. Une fois que son étude du marché a confirmé la demande soutenue pour les vêtements de travail pour femmes, Mme McTasney a conçu elle-même une botte de sécurité faite pour supporter le pied féminin.

De cette simple paire de bottes roses est née Moxie Trades, la seule entreprise au monde qui crée des bottes de travail et de l’équipement de sécurité pour femmes.

Qui achète ces bottes?

Selon Mme McTasney, le pourcentage de postes d’ouvrier qualifié occupés par des femmes n’a pas changé au cours des dix dernières années. « Lorsque j’ai démarré mon entreprise, elles occupaient environ deux pour cent des postes, et c’est pas mal toujours le cas ».

La plupart des clientes de Moxie Trades sont des bricoleuses averties ou des travailleuses du secteur manufacturier. « Les grands magasins cherchent aussi à offrir des chaussures plus sécuritaires. Ce qui est bien, c’est que ces employeurs allouent chaque année un budget aux chaussures de sécurité. »

Répondre à la demande

Moxie Trades, qui habille des femmes partout en Amérique du Nord, a connu du succès rapidement. « J’ai commencé à vendre en ligne par l’intermédiaire de Home Depot, puis chez Zellers et Walmart. Un de nos gros problèmes, c’était l’épuisement des stocks. »

Grâce au financement assuré par les bons de commande, l’entreprise est restée à flot, mais les dépenses l’empêchaient de croître. La solution au problème de stocks? Adopter un modèle de distribution et collaborer avec une entreprise de l’industrie de la chaussure. « C’est sans doute la meilleure décision que j’aie prise. »

Moxie Trades a élargi ses activités de vente en ligne et commence à recevoir des commandes régulières de l’Europe, de l’Australie et d’ailleurs.

Redonner

Le 27 mars marquera le dixième anniversaire de la première vente de bottes roses. Pour souligner l’occasion, Moxie Trades inaugurera la journée nationale du Moxie en l’honneur des femmes du domaine.

Également, après la défaite d’Hillary Clinton aux élections américaines, Mme McTasney s’est donné la tâche monstre de coordonner et de parrainer la participation de Canadiennes et de Canadiens à la Marche des femmes à Washington – une manière pour l’entrepreneure d’exprimer sa frustration par rapport à la victoire de Trump.

Par ailleurs, Moxie Trades n’a pas recours à la publicité traditionnelle, canalisant plutôt le plein potentiel des médias sociaux pour promouvoir ses produits. En participant à des événements pour femmes et en représentant celles qui occupent des rôles traditionnellement masculins, Mme McTasney tisse des liens avec des milliers de personnes et contribue à bâtir un réseau de soutien pour ces femmes.

« Le plus important, ce ne sont pas les bottes, mais celles qui les portent. Parfois, j’ai envie de tout abandonner, puis je reçois le courriel d’une cliente qui raconte à quel point ses bottes lui sont précieuses. Au-delà de la sécurité, mes clientes se sentent bien dedans. »

Revenue revitalisée d’une retraite à New York, Mme McTasney a commencé l’élaboration de plans pour une ONG à Genève et un organisme sans but lucratif canadien; elle continue de participer aux initiatives mondiales et canadiennes liées à la Marche des femmes.

Apprenez-en plus sur le parcours d’exportation de Marissa McTansey.

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