Pour la plupart d’entre nous, les algues se résument aux noris qu’utilise le comptoir à sushis du coin. Mais saviez-vous qu’elles sont pourtant un ingrédient incontournable de nombreux aliments et produits ménagers, comme la bière, le lait au chocolat et même le dentifrice? À l’heure actuelle, ce produit polyvalent, mais méconnu fait des vagues dans la région de l’Atlantique, porté par une entreprise de Nouvelle-Écosse, Les Algues Acadiennes Limitée.
« Peu de gens connaissent l’importance qu’a la culture des algues, déclare Jean-Paul Deveau, président de l’entreprise Algues Acadiennes. En fait, les aliments destinés à la consommation directe ne représentent qu’environ 10 % de notre production. »
C’est en 1981 qu’a été fondée Algues Acadiennes, partant de l’idée qu’une activité saisonnière pourrait devenir un commerce à l’année pour soutenir l’économie locale. Aujourd’hui, l’entreprise est un chef de file du secteur de la culture des algues. Elle s’approvisionne auprès de 250 cultivateurs de la Nouvelle-Écosse et de 900 entreprises partout dans le monde, et exporte ses produits vers plus de 80 pays. Elle constitue maintenant un important employeur local et cherche à étendre ses activités pour continuer sur sa lancée.
L’Irlande, un pas dans la bonne direction
Cette année, Algues Acadiennes s’est élargie en acquérant Arramara Teoranta, une société d’État irlandaise en culture d’algues. Grâce à cette acquisition, elle peut étendre son offre partout dans le monde et augmenter sa capacité en recherche et développement. Elle planifie de construire en Irlande des installations semblables à celles dans le Canada Atlantique pour assurer la prospérité et la stabilité économique de la collectivité, et peut-être y créer de nouveaux emplois.
« Les produits chimiques ont moins la cote que par le passé, explique M. Deveau. Nos chercheurs ont prouvé en quoi nos produits représentent la solution naturelle que les gens recherchent. Ce volet nous amène plus de clients chaque année, et nous espérons accroître cette clientèle grâce à nos activités en Irlande. »
La récolte des algues étant un secteur à fort potentiel, le gouvernement d’Irlande tenait absolument à ce que l’acheteur d’Arramara soit en mesure de maximiser les possibilités. Le succès d’Algues Acadiennes, cette entreprise créée à partir de zéro au profil financier solide, en faisait un choix judicieux.
« Investir à l’étranger est un important jalon pour une entreprise canadienne, mais dans le cas d’Algues Acadiennes, Exportation et développement Canada (EDC) et RBC s’étaient engagées à ce que ce projet devienne réalité », a déclaré David Surrette, vice-président régional d’EDC pour le Canada Atlantique.
« Il est formidable qu’une société de la Nouvelle-Écosse comme Algues Acadiennes devienne un chef de file mondial. Voilà le type d’entreprise dans laquelle EDC souhaite investir », ajoute-t-il.
Si bien chez soi
La nouvelle usine en Irlande contribuera positivement au marché canadien aussi, puisqu’Algues Acadiennes devient plus concurrentielle et mieux outillée pour mener de nouvelles affaires. En fait, l’entreprise est toujours restée fidèle à ses racines acadiennes. Non seulement son siège social est situé à Halifax, en Nouvelle-Écosse, mais elle compte également des bureaux dans les régions rurales du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, ce qui permet à ses chercheurs et à ses employés de rester près des cultures.
« Notre entreprise se distingue par ses investissements massifs dans la recherche et le développement. Nous employons 25 chercheurs en Nouvelle-Écosse, dont 10 titulaires de doctorat; c’est un avantage concurrentiel, se réjouit M. Deveau. En mettant l’accent sur la recherche et le développement, nous sommes bien positionnés pour offrir des solutions de pointe aux entreprises qui cherchent une option plus naturelle pour leurs produits. »
« Le plus excitant, c’est que nous avons réussi à créer une industrie là où il y avait un vide. Nous avons misé sur une matière première sous-utilisée et maintenant, tout le Canada Atlantique en profite, explique M. Deveau. Avec l’aide d’EDC, qui nous permet de garantir nos obligations futures, nous voilà vraiment en mesure de croître. »