Bouleverser le secteur de la construction : DIRTT Environmental Solutions réussit à l’exportation grâce à une technologie innovante et aux bons partenaires locaux

Bouleverser le secteur de la construction : DIRTT Environmental Solutions réussit à l’exportation grâce à une technologie innovante et aux bons partenaires locaux

Même si sa vision audacieuse lui a donné les moyens de créer en seulement 12 ans une multinationale de 1 000 employés ayant un chiffre d’affaires de 236 millions de dollars, Scott Jenkins aurait aimé réussir à l’international encore plus rapidement.

« Nous avions prévu être plus gros et avoir fait plus de progrès sur de nombreux fronts », concède le président de DIRTT Environmental Solutions Ltd. Cette société de Calgary, axée sur la technologie, est un chef de file de la fabrication d’aménagements préfabriqués hautement personnalisables pour la construction commerciale et résidentielle. « Cela peut sembler audacieux, mais nous croyons que nous sommes vraiment en train de transformer un secteur qui en a grand besoin, la construction. Mais cela apporte son lot de défis, parce que les gens se méfient du changement. C’est plus difficile que nous l’aurions imaginé. »

Comme quoi avoir la clairvoyance de créer une technologie perturbatrice est une chose, mais prédire l’avenir en est une autre!

M. Jenkins explique que la société, dont le nom signifie « doing it right this time », soit « bien faire les choses cette fois-ci », n’avait pas prévu la crise financière de 2008 ni l’effondrement de l’économie mondiale, qui s’est soldé par une paralysie du secteur de la construction sur son principal marché, les États-Unis. M. Jenkins et son équipe ne pouvaient imaginer non plus tous les efforts qu’ils auraient à déployer pour convaincre les clients potentiels des nombreux avantages de leur technologie, de leur offre de bout en bout et de leurs produits.

Pour DIRTT, persévérance et diligence sont rapidement devenues des mantras.

« Nous n’avons jamais baissé les bras, souligne M. Jenkins. Nous avons pris de l’expansion rapidement, mais ne détenons que 0,01 % du marché nord-américain. Tout reste encore à faire. »

Aujourd’hui, l’entreprise a son siège social et une usine à Calgary, et d’autres usines à Savannah (Géorgie) et à Phoenix (Arizona). Comme plus de 90 % de ses ventes sont destinées à son voisin du sud, le fait d’y étendre sa capacité de fabrication marque un jalon. La société a aussi adopté un modèle par distribution, une forme de fabrication décentralisée à partir d’un réseau d’usines éloignées, coordonné par la technologie.

« Ce modèle et notre présence au Canada et aux États-Unis nous donnent entre autres les moyens de mieux servir nos clients, plus rapidement », souligne M. Jenkins.

Quand DIRTT a inauguré son usine à Phoenix, elle a pu offrir à ses clients un rabais de 8 %, puisque les frais d’expédition étaient moindres. « De plus, au lieu de compter quatre jours pour la livraison depuis Calgary, nous n’étions qu’à six heures de Los Angeles, ajoute-t-il. Cela nous donnait un avantage concurrentiel énorme. »

En 2009, au plus fort de la récession, DIRTT a ouvert son usine de Savannah.

« Au moment où la planète réduisait ses investissements et tentait de sauver les meubles, nous avons décidé de mettre toute la gomme, précise M. Jenkins. Nous n’étions même pas encore rentables. C’était une décision audacieuse, mais qui s’est avérée payante. »

Depuis, la taille de l’usine a presque triplé, et celle-ci fournit maintenant la côte est nord-américaine, dont Toronto, Montréal et Ottawa.

La société a aussi terminé des projets partout dans le monde. Si DIRTT met principalement l’accent sur les espaces commerciaux (universités, immeubles gouvernementaux, écoles secondaires, bureaux), elle fait une percée dans le domaine de la santé au Moyen-Orient : elle aménagera en effet 15 hôpitaux en Arabie saoudite. Elle fait également son entrée dans le domaine des espaces résidentiels.

« Dès qu’il y a de la construction intérieure, c’est une occasion pour nous », souligne M. Jenkins.

La société compte sur des partenariats de distribution pour profiter des occasions sur les marchés mondiaux, notamment NMG Medical Planners, au Moyen-Orient, qui a aidé la société à ouvrir des salles d’exposition en Arabie saoudite, à Dubaï et au Liban. La société mène aussi des activités de développement des affaires en Asie, en Inde et au Royaume-Uni.

« Notre stratégie mondiale est d’avancer une étape à la fois, indique M. Jenkins. C’est essentiel d’être sur place; nous ne nous contentons pas de visites ponctuelles. Nous cherchons des partenaires locaux, engageons des gens sur place et faisons nos devoirs. »

Néanmoins, il ajoute que la route vers l’exportation est parsemée d’embûches, et que chaque marché comporte ses défis.

Dans sa stratégie d’exportation, la société met par exemple l’accent sur les marchés qui offrent une forte proposition de valeur, c’est-à-dire les villes à loyers élevés où la main-d’œuvre et la qualité en construction sont rares.

Certains marchés étrangers d’envergure sont attirants, comme le Brésil, Taïwan et le Japon. M. Jenkins concède que même si l’entreprise ne sait pas encore par quelle porte, elle y arrivera. Elle est patiente.

La société est née de la certitude qu’il était possible d’améliorer les méthodes de construction traditionnelles, notamment parce que le secteur boudait la technologie, souffrait de problèmes de durabilité, manquait d’uniformité et était confronté à des problèmes liés aux coûts et aux délais.

« Si vous avez déjà entrepris des travaux de construction ou de rénovation, je parie que le projet s’est terminé en retard, qu’il a dépassé les coûts et que la qualité n’était pas entièrement au rendez-vous », lance M. Jenkins.

D’où la technologie exclusive DIRTT inspirée du secteur des jeux vidéo, « ICE ». Elle règle tous ces problèmes avec ses solutions personnalisées, ses prévisions exactes des coûts et sa flexibilité. Elle réduit aussi les pertes, se réjouit M. Jenkins.

Le logiciel de DIRTT combine des calculs d’ingénierie et une tarification en temps réel. Ces données alimentent le processus de fabrication, réduisant du coup la marge d’erreur.

« Dans la construction (traditionnelle), le risque d’erreur humaine est grand, souligne M. Jenkins. ICE élimine ce risque. »

Cette année, DIRTT a ajouté à son logiciel un volet de réalité virtuelle. Plusieurs utilisateurs peuvent maintenant s’immerger dans la proposition de construction, superposée au monde physique, et même y apporter des changements en temps réel.

« Nous avons une longueur d’avance sur Pokémon GO », sourit M. Jenkins.

Bien entendu, les clients de DIRTT n’iront pas chasser des personnages virtuels, mais la société a l’intention de se hisser parmi les grands du secteur de la construction.

« Nous voulons être un chef de file mondial reconnu pour ses superbes aménagements personnalisés de haute qualité et appuyés par la technologie, soutient fièrement M. Jenkins. Nous parlons à la blague de fonder DIPTT, pour “doing it perfect this time”, soit “faire les choses parfaitement cette fois-ci”, parce que notre aventure n’était pas parfaite, mais nous avons tiré bien des leçons. »

Apprenez-en plus sur le parcours d’exportation de Scott Jenkins.

Catégories Infrastructure et construction

Comments are closed.

Affichages connexes