Gestion du risque de change : une nécessité pour ne pas perdre au change

Gestion du risque de change : une nécessité pour ne pas perdre au change

Vos états financiers ne vous signaleront pas sa présence, mais le risque de change est néanmoins bien réel. D’ailleurs, il y a fort à parier que votre entreprise ne gère pas bien ce risque et, de ce fait, s’expose à de graves conséquences comme la diminution de sa rentabilité, de sa capacité concurrentielle et de ses résultats, surtout dans un contexte de fluctuations imprévisibles des devises.

« Beaucoup d’entreprises canadiennes sous-estiment le risque de change, car elles ne le comprennent pas vraiment », fait remarquer Normand Faubert, président d’Optionsdevises, entreprise spécialisée dans la gestion du risque de change. « À vrai dire, les états financiers nous en disent peu sur ce risque. »

En fait, moins d’un exportateur canadien sur cinq affirme s’être doté d’une politique de change. Selon M. Faubert, pour gérer le risque de change, les entreprises recourent généralement à des instruments de couverture jouant le rôle d’une assurance qui permettent de fixer le taux de change. Or, si elles ignorent leur degré d’exposition au risque de change, l’instrument de couverture souscrit pourrait bien se révéler inefficace, voire être inadéquat.

M. Faubert explique cette problématique par une analogie avec la prévention des incendies. « On contracte une assurance après avoir pris des mesures préventives. On construit une maison en prenant soin de respecter le Code du bâtiment pour s’assurer qu’elle résistera à un incendie. Les propriétaires agiront avec prudence, certes, mais ils souscrivent tout de même une assurance au cas où les mesures de prévention ne suffisent pas ».

« Le problème, c’est que la plupart des entreprises se munissent d’une assurance sans avoir bien analysé les répercussions potentielles des fluctuations de change sur leurs activités. Les instruments de couverture sont essentiels, mais les mesures stratégiques le sont tout autant. »

Les entreprises doivent bien analyser leur situation pour gérer ce risque

Contrairement à la prévention des incendies, il n’existe ni lois ni règlements portant sur la gestion du risque de change qui serviraient de cadre aux exportateurs.

« Les entreprises voient souvent les fluctuations de change comme un facteur lié aux marchés des capitaux sur lequel elles n’ont aucune prise, ajoute M. Faubert. Elles auraient intérêt à analyser leurs activités, les sources de leurs flux de trésorerie et les sphères d’action où elle pourrait exercer une gestion stratégique de ce risque. »

Tout d’abord, l’entreprise doit faire une analyse approfondie visant à cerner l’impact du taux de change sur ses bénéfices. Cette analyse sera différente pour chaque entreprise. Voici quelques questions à se poser au moment de l’effectuer : Comment l’entreprise établit-elle le prix à l’exportation? Quelle est la durée de son cycle d’exploitation? Quel intervalle s’écoule entre la réalisation de la vente et la réception du paiement? Malheureusement, bon nombre d’entreprises se préoccupent du risque de change seulement lorsque la vente est confirmée ou, pire, lorsque les comptes clients sont inscrits à l’étape de la facturation. Pourtant, le prix des biens et services peut avoir été fixé des mois plus tôt, à une date où le taux de change était bien différent. « Après avoir effectué une analyse détaillée, les entreprises sont mieux placées pour énoncer une politique de change qui les aidera à gérer stratégiquement les fluctuations de change », précise M. Faubert.

Jean-François Lamoureux, de l’Équipe des renseignements sur la Société et sur le commerce international d’EDC, est du même avis. « Certains croient que les pertes attribuables aux fluctuations de change sont absorbées à long terme par les mouvements de change favorables à l’entreprise, mais cette hypothèse fait courir un énorme risque à l’entreprise sans la promesse raisonnable d’un gain. Ce genre de stratégie va à l’encontre d’une saine gestion », soutient M. Lamoureux.

Les instruments de couverture, offerts par les institutions financières, nécessitent normalement le dépôt d’une garantie d’environ 15 %. Toutefois, EDC peut collaborer avec votre banque pour lui procurer une Garantie de facilité de change.

Le livre blanc d’EDC intitulé Gérer le risque de change au moyen des garanties d’EDC donne des précisions à propos des outils pouvant vous aider.

Le webinaire Parlons commerce d’EDC

Gestion fondamentale du risque de change

Loin d’être un exercice futile, surtout à l’étape initiale, la gestion du risque de change est à la portée de toute entreprise. Voici les étapes à suivre.

  • Analysez le cycle d’exploitation de votre entreprise pour déterminer où les fluctuations du taux de change vous font courir un risque. Vous pouvez donc mieux établir la sensibilité de votre marge bénéficiaire à ces fluctuations et cerner les phases de votre cycle d’exploitation où une protection s’impose.
  • Évaluez votre exposition au risque de change. Une fois que vous connaissez votre exposition au risque, vous pouvez décider du degré de protection dont vous avez besoin.
  • Couvrez votre risque de change. Par « couvrir », on entend simplement le fait de recourir à des instruments financiers spécialement conçus pour fixer le taux de change.
  • Élaborez une politique de change, puis appliquez-la. Vous établissez les critères, les procédures et les mécanismes relatifs au risque de change qui sous-tendront votre programme de gestion du risque de change, puis vous mettez en œuvre cette politique à l’ensemble de l’entreprise.

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