La réindustrialisation de l’Amérique du Nord : « <em>The next big thing,</em> » vraiment?

La réindustrialisation de l’Amérique du Nord : « The next big thing, » vraiment?

Aux États-Unis, le mot reshoring fait les manchettes de bien des médias d’affaires pour parler de ces entreprises manufacturières qui rapatrient leur production en territoire nord-américain, après une décennie de sous-traitance au Mexique ou en Asie. Mais est-ce là une véritable tendance ou un phénomène marginal?

Ce serait la prochaine révolution — the next big thing, comme titrait le magazine The Economist dans son édition spéciale de 2013 sur le sujet. Quoi donc? Le reshoring, ou la réindustrialisation de l’Amérique du Nord.

Aux États-Unis, le mot fait les manchettes des médias d’affaires presque à toutes les semaines pour parler de ces entreprises manufacturières américaines qui rapatrient leur production en territoire nord-américain, après une décennie de sous-traitance au Mexique ou en Asie.

Mais est-ce là une véritable tendance ou un phénomène marginal? Chose certaine, le Canada n’a pas encore emboîté le pas sur son voisin américain.

Selon la dernière enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise de Statistique Canada, 14 % des entreprises canadiennes ont sous-traité leur production à l’étranger en 2012, soit une hausse de 4 points de pourcentage par rapport au taux de 10 % enregistré en 2009.

Seules certaines activités de soutien, comme des activités de distribution et de logistique, semblent être rapatriées peu à peu par les entreprises. En 2009, 15 % d’entre elles sous-traitaient ces fonctions à l’étranger. Ce taux a baissé à 13 % en 2012.

Enfin, si phénomène il y a, il serait plus concentré autour des petites entreprises que des grandes, dont 38 % ont effectué des activités de production à l’extérieur du Canada en 2012, comparativement à 22 % en 2009. Seules les moyennes entreprises affichent une baisse de leurs activités de production hors frontières (de 17 % en 2009 à 14 % en 2012).

Ces données sont à utiliser avec prudence, puisqu’il pourrait aussi s’agir d’entreprises qui ont plié bagage à la suite de l’échec d’un projet de délocalisation, et non parce qu’elles souhaitent rapatrier leur production.

Même aux États-Unis, il faut être prudent avant d’affirmer officiellement le retour du « made in USA ».

Dans son dossier sur le sujet, The Economist précisait que moins de 100 entreprises avaient fait ce choix jusqu’à maintenant et que celles-ci n’ont souvent rapatrié qu’une petite partie de leur production destinée au marché américain, et non sa totalité. The next big thing, vraiment?

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Catégories États-Unis, Fabrication

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