Les conseils d’Elaine Tan Comeau, lauréate du prix Mompreneur en 2014, pour réussir en affaires et à l’exportation

Les conseils d’Elaine Tan Comeau, lauréate du prix Mompreneur en 2014, pour réussir en affaires et à l’exportation

Elaine Tan Comeau est fondatrice et chef de la direction d’Easy Daysiesᴹᴰ Ltd, une entreprise qui produit des tableaux magnétiques de planification quotidienne et d’autres outils simples et efficaces pour aider les parents à enseigner la coopération, l’autonomie et la tranquillité d’esprit à leurs enfants de trois ans et plus.

L’entrepreneure, épouse, mère de trois enfants et ancienne enseignante au primaire a fait une apparition remarquée à l’émission Dragons’ Den de la CBC, son projet amenant les cinq dragons à se lancer dans une surenchère. Ses produits, recommandés par des pédopsychologues, des ergothérapeutes, des médecins et des pathologistes du langage, et primés à maintes reprises, ont été mis en valeur dans plusieurs magazines nationaux. En 2014, Elaine a été choisie « Mompreneur »ᴹᴰ de l’année.

Quels sont les défis associés au fait que vous êtes une mère en affaires?

On me demande souvent comment je trouve l’équilibre entre mes rôles de mère et de chef de plusieurs entreprises. En fait, l’équilibre est une question de priorités, et les priorités reflètent nos valeurs. Pour moi, la famille et les enfants sont ce qu’il y a de plus précieux. La mesure de ma réussite, c’est le bonheur de mes enfants. Cela me permet de savoir à quel moment je dois m’arrêter pour rester auprès d’eux et de mon mari. Leur bonheur est le moteur de ma réussite.

Je me définis comme une « entrepremère » depuis le début, ce qui m’a d’ailleurs valu des critiques. Je suis flattée que le Financial Post, le Huffington Post, Maclean’s et Canadian Business m’aient demandé des interviews au sujet de ma vie de mère en affaires. On m’a demandé pourquoi je me définissais comme une « entrepremère » (mompreneur) et non comme une femme d’affaires. Ma réponse a été : je suis avant tout une mère, et les affaires viennent au second rang. Je demeure une mère toute la journée. Si, en plus, j’arrive à réussir en affaires, eh bien tant mieux! Ma famille et mes enfants sont ma priorité absolue, et toutes mes décisions d’affaires se prennent sur cette base. D’après mon expérience, ce principe m’a peut-être fait perdre des occasions, mais il m’a toujours permis de gagner le respect du client ou du partenaire d’affaires potentiel.

Le plus important pour moi, c’est que mes enfants sachent qu’ils sont ma priorité. Je veux être un modèle pour eux. Il n’y a rien de plus important et de plus durable que la famille. J’ai le privilège de partager ma vie avec Ron Comeau, le mari et partenaire le plus extraordinaire et le plus dévoué qui soit. Sans lui, Easy Daysies n’existerait pas. J’ai aussi le bonheur d’avoir trois enfants fantastiques qui ont dû endurer bien des choses, comme me voir en conférence téléphonique dans le garde-manger, tenant la porte fermée avec ma main libre, ou encore partager la maison avec 11 palettes de 4 pi par 4 pi chargées de marchandise. J’ai vécu beaucoup de moments gênants d’entrepremère, dont une rencontre dans ma cuisine avec des hommes en complet pendant qu’un de mes enfants apprenait à être propre. J’ai appris que mieux vaut être transparente et dire franchement que mes enfants doivent m’accompagner à une rencontre ou que je dois annuler une réunion que j’attendais depuis des semaines à cause d’un concert de classe. Pour moi, le bonheur de mes enfants et de mon mari est le gage du vrai succès.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui souhaite démarrer son entreprise?

Si vous pensez à fonder une entreprise, vous devez vous poser trois questions et répondre « oui » à chacune.

Premièrement, est-ce que votre produit ou votre service offre une solution à un problème existant? Si la réponse est « oui », c’est qu’il y a un besoin à combler. Vous aurez donc un bassin de clients qui seront intéressés.

Deuxièmement, avez-vous vérifié si le produit ou le service existait déjà? Si vous n’avez rien trouvé, alors bravo : vous avez créé quelque chose d’unique! Cela dit, si un produit ou un service semblable est déjà offert, ce n’est pas un problème. Il vous faudra seulement bien connaître vos concurrents et vous assurer que votre produit ou votre service se démarque.

Troisièmement, pensez-vous que votre produit ou votre service améliorera la vie des gens? Cette question est la plus importante, car c’est votre façon à vous de voir ce que vous offrez qui alimentera la passion et la persévérance nécessaires pour progresser dans le monde des affaires.

Quelle a été votre première vente à l’exportation?

Mes premières ventes à l’exportation étaient des produits Easy Daysies commandés par deux entreprises, une aux États-Unis et l’autre en France.

 

Comment cette première possibilité d’exportation s’est-elle présentée?

Ces deux clients ont communiqué avec moi par courriel. L’entreprise américaine, qui avait appris l’existence d’Easy Daysies par une entreprise canadienne du même secteur qu’elle, souhaitait offrir mes produits dans sa boutique. Quant au client français, un distributeur, il a trouvé mes produits sur le Web après avoir regardé Dragons’ Den. Nous avons échangé en ligne pendant un an et demi avant que j’accepte d’expédier mes produits.

 

Que connaissez-vous aujourd’hui de l’exportation que vous auriez aimé savoir à vos débuts?

Je continue d’apprendre à mesure que j’avance. Mais ce que je sais aujourd’hui et que j’aurais aimé savoir à l’époque, c’est comment me protéger des clients fraudeurs et m’assurer que mes contrats sont bien rédigés. J’étais très confiante et naïve, ce qui n’est pas la meilleure attitude à adopter dans le monde du commerce international.

Il est aussi important de pouvoir compter sur un bon expéditeur. Les entreprises de transport s’y connaissent et peuvent vous aider sur les plans de la logistique et des formalités administratives. Un expéditeur digne de confiance vous fait économiser énormément de temps et d’argent.

 

Comment le commerce a-t-il évolué depuis que vous vous êtes lancé en affaires?

J’exporte depuis environ quatre ans. Les entreprises et les commandes ne sont jamais les mêmes; les gens, eux, ne changent pas. J’ai pu trouver d’excellents partenaires commerciaux, intègres et fidèles à leur parole, et je continue de faire affaire avec eux et d’utiliser leurs services. Mais j’ai aussi travaillé avec des entreprises qui refusaient de signer des contrats, qui demandaient à être crues sur parole, qui reniaient les ententes et qui se permettaient de ne pas payer vu qu’elles étaient de l’autre côté de l’océan.

À la tête de ma jeune PME, j’ai appris à la dure. J’ai fait confiance aux clients lorsqu’il n’y avait pas de contrat et que des belles promesses. Les interlocuteurs de ce genre existent toujours, mais j’ai appris à passer outre. Ne vous laissez pas séduire par toutes les commandes qu’on vous agite sous le nez. Vous avez le droit de dire non!

 

Quelle est la chose la plus importante que doivent savoir les nouvelles PME au sujet du commerce d’exportation?

Les moyens de se protéger quand on exporte : étude de marché, connaissance des facteurs influençant les tarifs et la commercialisation, négociation de contrats exécutoires et paiement d’avance. Maintenant, je sais à quel point il est important d’obtenir avant l’expédition un dépôt qui couvre au moins la valeur du matériel. C’est une leçon que j’ai apprise à mes dépens. En affaires, il faut suivre son intuition. Et si votre intuition vous dit de vous retirer d’une transaction, n’hésitez pas à le faire.

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